Il y en a que le sujet fâche… dans tous les rangs ! Ne touche pas à ma bidoche ! Elle est au centre de mon assiette, au cœur de mes repas, les légumes et les céréales n’en constituent qu’une garniture. Je suis un carnivore, pas un lapin !

Pourtant, d’autres voix s’élèvent et invitent à réduire la consommation de viande : moins de viande pour mieux de viande. Voyage en Bidochie…

Une consommation belge très élevée qui a fortement augmenté au cours du dernier siècle

De 50 kg par personne et par an dans les années 1960, la consommation de viande est passée, en Belgique, à 80 kg dans les années 1990 pour atteindre en 2004 un peu plus de 100 kg par personne et par an. Selon le SPF Économie, la consommation de viande est en diminution. Une suite probable de la crise économique. En 2009, le Belge a consommé 90 kg de viande, soit 6 kg de moins qu’en 2004. Tous les types de viande ont perdu du terrain. La viande de porc reste la viande la plus consommée par les Belges, avec une moyenne annuelle de 40 kilos par an. Le poulet (20,45 kg/an) a dépassé la viande de bœuf (18,09 kg/an). Nous faisons ainsi partie des plus « gros » mangeurs de viande au monde. La viande constitue d’ailleurs le premier poste de dépenses dans le budget alimentaire des ménages : en moyenne 29,4% du budget alimentaire est consacré à l’achat de viande [[(Source : Direction générale Statistique et Information économique)]].

La consommation de viande continue à croître au niveau mondial ; quand le niveau de vie d’une population s’améliore, la consommation de viande gagne du terrain. Or, pour satisfaire cette consommation croissante, les méthodes d’élevage ont évolué radicalement vers des élevages intensifs industrialisés.

Monopole des terres agricoles et faim dans le monde

Les élevages intensifs et la production d’aliments pour animaux nécessitent de larges surfaces de terres agricoles. L’élevage utilise environ 78% de l’ensemble des terres agricoles mondiales. Ces surfaces sont donc « monopolisées » par les consommateurs de viande, c’est-à-dire la fraction la plus aisée de la population mondiale.

Au niveau mondial, 60 % de l’ensemble des cultures de céréales, de maïs et d’orge sont destinées à l’alimentation animale (en concurrence directe avec les populations qui souffrent de la faim !). Les cultures destinées à la production d’aliments pour animaux sont situées principalement dans les pays en voie de développement. Leur extension pose deux types de problèmes : d’une part, une pression environnementale accrue (déforestation et érosion), suite à la mise en culture de terres autrefois boisées ; d’autre part, des problèmes d’ordre social : les terres occupées pour la production d’aliments pour animaux ne sont plus disponibles pour la production d’aliments pour les populations locales. En outre, l’alimentation animale provient de plus en plus souvent de cultures de plantes OGM. En Belgique, 80% de l’alimentation animale serait d’origine OGM.

La perte de biodiversité due à la destruction des forêts primaires est également un impact préoccupant, en particulier en Amérique latine où quelques 70% des anciennes forêts d’Amazonie ont été converties en pâturages pour l’élevage.

À suivre…

Catherine Rousseau