Le groupe Ecolo-Groen a soutenu, avec pas mal de réserves, le budget 2013 du CPAS.
Ce budget soulève en effet de sérieuses questions et inquiétudes dont le conseiller Geoffrey Roucourt s’est fait l’écho lors du Conseil communal du 20 décembre dernier.


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Le nombre de bénéficiaires du RIS est en diminution à Ixelles depuis quelques années. La crise et la pauvreté touchent pourtant aussi les habitantes et les habitants de notre commune. Est-ce que l’explosion du coût des loyers fait fuir nos citoyens les plus pauvres ? Notre commune était classée, il y a peu, commune la plus chère à l’achat d’un bien immobilier, force est de constater qu’elle ne fait guère mieux au niveau du marché locatif.

Les mesures prises par le gouvernement fédéral concernant les demandeurs d’emploi vont, à coup sûr, peser sur les CPAS et sur le nombre d’octrois d’aides, qu’il s’agisse du RIS ou d’autres interventions obligatoires. Les allocations de chômage vont diminuer de 12 à 42% pour certaines personnes ! De même que la politique d’exclusion des chômeurs est poursuivie par le gouvernement. On n’en trouve guère trace dans le budget 2013 proposé.

Par ailleurs, la précarité touche directement et de plus en plus les jeunes ixellois, la catégorie des 18-24 ans bénéficiaires d’aide(s) est en augmentation.

L’an passé, nous dénoncions les décisions prises concernant les aides liées aux soins de santé, notamment concernant la carte médicale. Nous constatons que le nombre d’aides médico-pharmaceutiques diminue encore. On passe de 2.132 bénéficiaires en 2007 à 916 en 2012 ! Toutes les études montrent pourtant un lien entre une situation de pauvreté et une santé précaire. En effet, les dépenses liées aux soins de santé sont souvent reportées par les personnes précarisées. Par ailleurs, limiter l’aide médicale c’est aussi limiter la prévention et augmenter le risque de pathologies plus lourdes, qui seront, in fine, plus coûteuses au CPAS.

Toutes les personnes qui bénéficient d’un RIS sont sous le seuil de pauvreté, même si certaines disposent d’un logement social. On ne peut pas considérer que ces personnes disposent d’assez de moyens ou sont assez riches si elles ont 12 euros par jour alors qu’elles doivent encore faire face à d’autres frais.

De même, on constate une diminution des interventions pour les lunettes et les prothèses dentaires et orthodontie. Comment expliquer, par exemple, que les interventions liées aux prothèses dentaires et à l’orthodontie s’élevaient à 28.168, 31 € en 2011 et passent à 5.493,90 € en 2012. Une diminution de plus de 75% ! Une note rédigée par le CPAS précise d’ailleurs : “Ce type de dépenses est un exemple de frais que les personnes aux revenus modestes ne peuvent plus assumer”. Elle n’explique par contre pas la diminution… Il semble qu’il y ait moins de demandes. La raison pourrait venir des conditions à l’octroi de l’aide (quote-part importante, remboursement, etc.).

En outre, comme l’an passé, les fonds fédéraux et régionaux, par exemple en matière d’eau et d’énergie, ne sont pas dépensés. On sait à quel point les coûts de l’énergie et de l’eau sont importants et combien ils grèvent les budgets de beaucoup de ménages. Une politique de prévention devrait là aussi se développer.

Concernant le personnel du CPAS, le constat du faible taux d’agents statutaires est toujours d’actualité. ECOLO encourage le CPAS à organiser des examens en vue d’inverser la balance.

Enfin, ECOLO insiste sur le fait que c’est bien contre la pauvreté qu’il faut lutter et non contre les pauvres. Pour nous, l’aide sociale doit être l’occasion pour les bénéficiaires de reprendre confiance, d’accéder à l’autonomie et à la dignité.